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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 18:35

5700
Dimanche, 2 heures du matin. Noir total, neige dans la frontale.

 

J'envoie chier Mario. Il se prend pour qui ce mec ? Un guide de haute  montagne ?

-'I need time, slowly. Too hard with backpack.'
Christi décide de reprendre le sac à dos mais j'assume ma bouteille  de 2 litres et mon appareil photo. Je songe un court moment à la neige  sur la sacoche qui va s'imprégner tôt ou tard. On verra plus tard. Je  ne suis pas certain d'avoir une seconde chance. Il faut tenir le  rythme, les guides y tiennent.

HuaynaPotosi 0620

La notion de temps et d'espace  disparaît. Je vis à l'heure biologique. Chaque pas résonne dans mes  poumons, mes tempes, mon cœur, mon estomac même. Dans le noir, mon  cerveau s'est mué en stéthoscope. Je suis une sonde. Sans le sac à  dos, je conçois à présent de continuer, 15 minutes de plus. Je me  donne du temps à la résolution de l'équation de Potosi. Cette minute  là, je peux lever le pied, le poser 20 cms devant, pousser sur la  jambe, m'aider en balançant le corps. La discipline de l'énergie  commande l'effort. Mon discours intérieur est celui de la méthode, à 
défaut d'optimisme, chaque signe positif est consigné dans un coin du  cerveau en mode gestion de crise : rythme cardiaque, relâchement de la  pression sanguine dans le tempes, nausée confinée au ventre, et bien  sur pieds au chaud. Le tableau des bonnes nouvelles n'est pas  surchargé.


HuaynaPotosi 0683 
2 heures 30. Le symptôme qu'il ne faut pas voir venir frappe à la  porte. Le sommeil. Cette fois mon démon porte un nom.
 
La cordée s'arrête. Je prends ma dose d'air. Les allemands abandonnent. Plus que 6. Je ne sais rien de leur état de forme.
Il est temps de penser à un vrai coup de pouce. J'attaque la drogue  dure, c'est décidé. La décision est prise. Depuis 5 mois, pas une  fois je n'ai songé à y succomber. Les effets secondaires seront ce  qu'ils seront. Je veux un shoot, du court terme, une giclée, un  warrant push, une nytro, une septième de dominante, une poussée du  second étage, un supplément horoscope, un sms gratuit, un crédit  d'impôt, une rallonge budgétaire.

Je prends mon snickers !
Miracle, je ne vomis pas. Jesus snickers de cacahuètes es amor.
Chances de réussites : 1/5.
'Ok Mario, Go !'
 
5800
Dénivelé 100 m. Distance parcourue : une fraction de nuit.
 
J'ai retrouvé un second souffle. Le cœur bat toujours la mesure d'une  valse de Brel pour autant. Le sang afflue. J'ai inondé mon corps, 1  litre d'eau, peut- être 1,5 litres. Le cerveau nage et ne menace plus  d'exploser, le noyau est sous contrôle après les tremblements de mètres des 2 premières heures.
Le groupe s'arrête à nouveau. Les 30 dernières minutes de marche  dans la poudreuse et dans une pente a 45 degrés alourdissent encore  les paupières. La neige est un oreiller. Je lutte de minute en minute  pour ne pas fermer les yeux, je pourrais dormir debout. Il reste 300 m  de dénivelé, une montagne entière.

 

J'ai prévu un sac de feuilles de  coca. Les boliviens chiquent la feuille pour tromper la fatigue,  couper l'appétit et parait-il retrouver des forces. Le goût rappelle  celui des épinards et cela m'a toujours écoeuré. Notre cordée s'est arrêtée. Encore 30 minutes d'effort à la limite du vomissement. A  genoux dans la neige molle j'engloutis les feuilles en leur ôtant  normalement la tige indigeste. Je n'ai aucun souvenir d'avoir recraché  les feuilles mâchées. J'ai littéralement bouffé le paquet. J'infuse  a l'eau froide, la volonté ne suffit plus.
Chances de réussites : 2/5.
 
5900
4 heures du matin. Dénivelé, une montagne. Temps noir, je crois voir  des trucs blancs qui tombent du ciel. Hallucination ?


Où suis-je ? Qu'est ce que je fais ici ?
J'aime les taies d'oreiller en coton, les blanches surtout avec des  broderies autour. Le pilou est au drap ce que le cuir est au canapé.  Sa douceur est inégalée, une caresse permanente sur la peau. J'aime  dormir sans t-shirt, sentir les draps frais se réchauffer au contact  de la peau. Mon matelas est un Simons support ferme et accueil extra  moelleux, 24 cms de plaisir moulant. Quand je promène le faisceau de la frontale autour de moi, je fais  briller des draps de satin, brillants comme s'il s'agissait de neige  fraîche. De la neige ici ! Vraiment ...


HuaynaPotosi 0631

La christi est accrochée à une corde devant moi avec un piolet dans  la main.   Qu'est ce que ça veut bien dire ? Rencontre incongrue dans  une chambre. J'aimerais bien l'appeler, mais comme dans certains rêves  où l'on veut courir sans y parvenir, je ne peux pas émettre de son.  Je ne m'inquiète pas, les rêves ont leur lois que je sais reconnaître  maintenant. Parfois les rêves ont l'air d'être vrais. Je sens presque  la corde me tirer. Je me sens essoufflé.

HuaynaPotosi 0688


 
59??
7ieme jour de la semaine, jour du seigneur, de la messe et de la  grasse matinée. Dénivelé : en vue des cieux. Distance parcourue, un  pas depuis le dernier.


Je crois voir des lumières qui s'éloignent derrière moi. 3 bougies  vacillantes me donnent l'impression de monter au ciel. Les espagnols  redescendent. Bon sang j'espère qu'au paradis y'a une chambre simple.  C'est décidé je prends la première qui vient. Tant pis pour la  climatisation. J'ai l'impression qu'il ne fait pas si chaud  finalement. J'ai sommeil. Pourquoi je ne veux pas pisser ? Faut pisser  avant d'aller au lit, sinon faut se réveiller. J'ai pas envie. Elle  est partie où toute cette eau que j'ai bue ?
5 heures du matin. Le Monsieur qui parle devant le christ est tout  petit. Il parle de marche. 1:30 de marche. De marche de quoi au  juste ? Parfois les rêves c'est ni queue ni tête. Y'a une danoise qui  veut dormir aussi.


 
60??
Jour dernier. Dead zone. 6 heures. Reste  à vivre : quelques minutes.


Les danois abandonnent. Ils vont se coucher.
Une pente s'est mise sur ses jambes arrières, je me suis couché sur  elle.
Le Christ tire toujours sur la corde. Maradona s'amuse à planter des  piquets de canadienne et y glisser des cordes. Est ce que les flamands  roses volent à cette altitude ? Faut que je retire le réveil de ma  montre, ce serait dommage qu'il sonne demain matin trop tôt.


HuaynaPotosi 0706

'Finito'. Maradona nous dit dans le petit jour que nous sommes au  sommet.
-'Pourquoi on ne va pas plus loin ? C'est quoi ce plan loose ? Je ne  me suis pas tapé 6 heures de grimpe pour dormir ici. Elle est où ma  chambre ? Où est Hugo ?'
-'Fotografia, going down. '

 

 

HuaynaPotosi 0709...
La descente prendra plus de 5 heures.  A 6:30, des photos montrent un  homme , une fille et  demi homme au sommet du mont Huayna Potosi.  L'homme ne semble pas au mieux de sa forme. Il ne parlera plus pendant  des heures, ne répondra à aucune question, glissera sans cesse sur le  retour a cotes de crevasses decouvertes par le jour naissant. Son état de santé etait préoccupant.

 

HuaynaPotosi 0712

 

Le resultat du sondage : ici

 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 15:31


3700
Mercredi. Dénivelé du jour : 0. Distance parcourue : Hôtel- agence.
Hugo sourit. Il est dans le routard.
-Qu'est ce que je peux faire pour vous ?
- Monter à 6000 mètres.
- Signez là.
 
A 3 phrases près, nous nous en sommes tenus là, palabre laconique en  vue de la conique ascension la plus populaire de Bolivie. Hugo possède  un diplôme de médecin urgentiste de montagne. Il n'en faut pas plus  pour tâter Anne-Cécile... du stéthoscope. J'observe la scène depuis  un canapé essayant de retenir les cris d'Arthur excité et ivre de  questions à propos des photos de glacier au mur. Papa, glacier,  6000 ... ça chahute son imaginaire.
Say 'Trenta'. Rien d'anormal, pas de bruit parasite entre 2 sons de  valves cardiaques, mais un scanner des poumons serait rassurant de  retour en France. J'assiste à ma première leçon de montagne.  Ordonnance : repousser la première cigarette le plus tard dans la  journée, radio des poumons. Ouf, je respire.


Chances de réussites : 4/5.


Le départ est fixé vendredi matin. Le mont Huayna Potosi nous observe  de loin. On devine sa présence. D'ici vendredi il faut acheter  chaussettes et écharpe. Il ne s'agit pas d'avoir froid aux pieds, des  expéditions malheureuses peuvent en témoigner. Monsieur S, dont je  préfère taire l'identité m'avait bien répété que les pieds font le  sommet. Sa vision universelle dépasse aujourd'hui les sommets  d'Auvergne, on l'écoute, on le cite, on le chambre. On gagne en  humilité par ses paroles qui vous glacent comme le givre qui se forme  parfois au petit matin sur le pare-brise de sa fiesta. 'On n'entame  pas comme ça un 4000 mètres mon garçon'. Alors vous pensez, un  6000....Monsieur S est un peu à la haute montagne ce que le yéti est  à la zoologie, un mythe invisible non répertorié. Monsieur S,  sachons vous Ranger parmi les sages.
 
4750.
Vendredi. Dénivelé du jour 1050 mètres. Distance parcourue 50 kms en  van jusqu'au camp de base.

 

Arthur pleure son père. Nous nous séparons pour la première fois  depuis 5 mois. Cette montagne qu'il voit de loin l'impressionne aussi.  On se voit lundi. Je monte dans le van, encore un Toyota Hiace. La  fournée du vendredi fait 25 ans de moyenne.

HuaynaPotosi 0574

La masse nargue les voyageurs noyés dans les gaz d'échappement de La  Paz. Elle crâne. Le blanc pure réveille l'envie de fuir la ville, de  grimper. La masse possède un nombre : 6088. Pourquoi vouloir grimper  le Huayna Potosi ? Parce qu'il est là simplement. Au loin de cette  pelote humaine embrouillée dans des artères mi voitures mi marché, 
enfermée dans la cuvette que forme la capitale bolivienne, on se  rappelle les dimensions excessives du pays.

HuaynaPotosi-0718.JPG

4000 mètres, capitale la  plus haute du monde, une chaîne de 6000 qui s'exhibe depuis les rues  mêmes du centre ville grouillant et irrespirable et touche du pied les  naïfs voyageurs de passage. Dans le van, on ne l'ouvre pas. 45 minutes  de piste libère un couple d'allemand, un couple de danois, un couple  d'espagnol, Christi la canadienne et un presque quarantenaire breton  poussé là par hasard au refuge à 4750 m.

Copia-de-DSC_0589.JPG

Il fait froid. Le souffle  charge l'air de petits brouillards d'altitude. L'oxygène déjà plus  rare est glacé. A table la soupe de nouilles ne réchauffe pas plus  l'ambiance   La peur du lendemain est dans toutes les cuillères. L'après midi sera de glace. Piolets, crampons, rappel.

HuaynaPotosi 0591

L'exercice fait  un peu casser la croûte. Autour d'une collation on se découvre un peu. 
Le couple d'allemands voyage depuis 2 mois, diplôme de docteur en  poche en attendant leur poste. Les danois affichent un programme de  trek en pentagonie pour 2 mois. L'espagnol travaille dans  l'informatique. Il aime ça lui. Enfin Christi de la côte ouest du  Canada fait briller ses yeux bleus en évoquant la montagne qu'elle  gagne tous les week-ends. En découvrant le sommet dégagé par un  éclaircie le lendemain, elle me demandera, le cœur précipité,  confidente à mes côtés, seuls sur une langue de neige fraîche :  'Alors ça t'excite ?'.Le sommet tendait au moins nos 2 nuques.

Je me couche de bonne heure, comme longtemps. La nuit est glaciale, et  le duvet -10•c mériterait une lettre de réclamation bien tournée  aux vues du confort ressenti dans les 5,6•c enregistrés par ma  montre également altimètre. Triple paire de chaussettes, polaires pour  emmailloter et essayer de réchauffer en vain l'organe principal qui  occupe mes pensées perturbées par Monsieur S. Je dors, un peu. Le  matin, je découvre des couvertures dans la chambre d'à côté.


Chances de réussite : 3/5.
 
5250
Samedi. Dénivelé du jour : 500 mètres. Temps de marche : 4 heures. 
Temps bouché, neige. 0 degré.

 

13:30. 2 heures qu'on pense et qu'on repense l'équipement à emporter.  On me tend le sac à dos à 11:30. Jamais dénomination n'a été aussi  usurpée. En guise de sac à dos, il s'agit plutôt d'un reste de tissu  avec 2 branlantes sangles pour les épaules. 'Ok amigo ?'.

Pour vaincre le sommet, il faut de la volonté avant tout. Il est trop  tard pour réclamer un modèle avec mousses thermo-moulées et dos  réglable avec filet anti transpiration.
J'accepte.


Chances de réussite : 2,5/5.

HuaynaPotosi 0598

HuaynaPotosi 0617
On entame la marche vers le refuge d'altitude à 5250. Pas un mot. Des  figures ramollies ponctuent les pauses des 4 heures de marche. Les  guides observent, choisissent. Le reste de tissu me cisaille le dos.  Je marche malgré tout avec aisance en oubliant ce fardeau épineux qui  ne fera certainement pas l'ascencion finale demain dans la nuit. On ne  dit mot mais Christi me désigne avec elle dans la cordée de 2. Mario,  le guide aux 130 ascencions et 130 cms ouvrira la voie avec la  montagnarde et le français.

HuaynaPotosi 0608

J'ai beau expliquer que je n'ai rien à  voir avec Chamonix et les montagneux qui défilent tout l'année, la  réputation est faite, et à force de répéter 2 des 10 mots que je  connais en espagnol, 'mui bien', je me retrouve dans la cordée  ouvreuse, la plus diificile.


Le refuge d'altitude se résume a 4 tôles, des matelas et un fil à  linge alourdi par les pantalons et vestes trempés. Neige et   brouillard. Dehors on tourne un mauvais polar. L'odeur de chausette se  mélange au bolino local mélangé à la neige fondue.

HuaynaPotosi 0624

 

HuaynaPotosi 0626

A 18:00 une  éclaircie troue le pic. A 5250, la montée est encore vertigineuse.  Christi est dans les nuages, partie dans un rêve endurci par une  passion pour la montagne. Elle grimpe déjà, son corps est tendu comme 
une canadienne : piquets, piolets, crampons lui poussent des membres.  La planète bleue blanchit à hauteur stratosphetique.

HuaynaPotosi-0679.JPG

 

HuaynaPotosi 0674

Demain dans le  noir, à 1 heure du matin je serai seul avec une corde nouée au  baudrier, une frontale pointée sur la poudreuse pour tromper la nuit  et voir le jour à 6:30 au sommet.


HuaynaPotosi 0681Un pas après l'autre, pas plus. Il faut dormir d'abord. Le briefing de  Fidele, le guide de la troisième cordée réveille le mal de tête  oublié depuis l'Inde et depuis mon écran de salarié. Avalanche,  abandon, humilité sont tissés dans un discours en espagnol qui  m'échappe. A moi seul semble-t-il, pas plus mal.
A minuit, je ne me suis toujours pas endormi. Les frontales  s'allument, les duvets glissent sur le goretex. J'ai mal à la tête.  Je calcule qu'à 8:00 je n'aurai pas dormi depuis 24 heures.


Chance de réussite du spécialiste des nuits de 10 heures : 1/5.
 
5500
Dimanche. -5 degrés. Brouillard, neige, pente 45 degrés.
 
J'avale. Je tasse. J'engloutis. Je manque de vomir. Thé a la feuille  de coca, céréales sans lait, yaourt. Mon gloubiboulga dans le nuages  n'est pas joyeux, et les enfants n'y sont pas heureux car on respire  peu. Christi et moi partageons son sac : 4 litres d'eau, mon appareil  photo, écharpe, pull et chocolats, cacahuètes et surtout un snickers.  Un coup elle, un coup moi.

C'est parti. Les pas s'enfoncent jusqu'aux genoux, mi cuisse, hanche. 
Mario avoue que ce n'est pas le bon jour. Il a neigé sans arrêt.  C'est la saison des pluies en janvier. Le rythme cardiaque prend les  tours, le moteur chauffe. Ça avance à rythme soutenue. Je souffle par  la bouche grande ouverte, la tête penchée sur chaque pas. Impossible  de prendre le poul de la montée.

HuaynaPotosi 0688

L'équation a résoudre possède de  nombreuses inconnues toujours en suspend. Ça mouline pour résoudre le  problème. Les battements de cœur sont composés dans une valse a  mille temps. La tête pèse, palpite avec le cœur sur les tempes.  Ça  transpire la dessous. J'ai envie de vomir, et surtout peur de sentir  le sommeil me rattrapper dans l'ascencion. Je ne me donne pas grandes  chances. Derrière moi, 9 frontales chahutées par les pas lourds de  neige fraiche dans les crampons dessinent une pente invisible.30 minutes et environ 5000 battements de cœur plus tard je prends le  sac de Christi.
Je vois rouge dans le noir. Le corps sature. Ça va lacher, exploser.   'Break Mario please'. Il m'interroge sur mes symptômes. 'going  downtown Alejandro'.

HuaynaPotosi 0702


Chances de réussite : 0,5/5.


Nous ne sommes qu'à 5500 mètres. Notre cordée se retrouve en  dernière position. Derrière moi c'est le noir absolu.

HuaynaPotosi 0692

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 18:35

Chronique d'un désert ordinaire. L'autoroute touristique qui traverse le sud Lipez dans la région sud de la Bolivie n'est pas goudronnée.

TUPIZAUYUNI 1116

Elle attire d'autant plus le gringo pour 3 ou 4 jours de 4*4 dans la poussière et le sel. Le panneau de signalisation fait tache. Le désert est l'ordinaire des chauffeurs en TOYOTA. Le notre s'appelle John Sebastian, du moins phonétiquement. "Appelez moi John". Depuis 3 jours qu'on s'essaye "John" sa casquette dirigée sur la piste ne dévisse pas d'un cactus. Alors on passe contre ordre, "Sebastian" et il dégaine aussitôt son "Si Amigo ?". La barrière de la langue.

TUPIZAUYUNI-1322.JPG

Personne ne parle anglais au pays du jus d'orange a 2.5€ la jarre d'un litre (Un grand souvenir en arrivant a Santa Cruz).

Bolivie 0382

Le "no habla espagnol" produit a coup sur une longue phrase en espagnol. On verifie et on verifie encore. Oui c'est bien ca : "No habla espagnol". Le bolivien passe contre ordre. Les touristes pondus dans leur hôtel au milieu du désert tout de sel, sol, mur et guirlandes se retrouvent par contre autour de la langue du prince William.

Tout est bien organisé mais mon allergie aux organisations huilées des agences de voyage s'efface ici devant la majestueuse scène qui défile depuis 5 heures du matin. On oublie le mimétisme,  le stop photo non improvisé en communauté consentante, on oublie le kitsch largement illustré par un Martin Parr qui flasherait goulûment et avec ironie.

TUPIZAUYUNI 1161

Ce beau troupeau en ordre d'extase commandé ! On oublie car la nature flash d'autant. J'ai justement un rapport minimal avec le vocabulaire d'extase, brut comme la roche qui déploie des horizons repoussés au delà de tout ce qu'on pouvait imaginer jusqu'alors.

Incroyable.

TUPIZAUYUNI 0198 

Meme les paysages du Laddakh palissent au milieu de flamands rouges dans un lac rose.

Incroyable.

En plus des mirages d'eau qui font decoller les montagnes du sol, le mirage des couleurs sature les pupilles a chaque heure de la route, les flamands prennent des couleurs de lagune.

TUPIZAUYUNI 0080

Une poudre cosmetique saupoudree sur des centaines de kilometres en bordure du Chili et de l'argentine.

Incroyable.

Cote passager, John Sebastian fait l'infidele. Le pilote de TOYOTA s'est offert le service d'une cuisiniere : Mercedes. Les marques font alliance pour preparer des repas boliviens aussi rafines que le sol du desert de sel d'UYUNI. BRUT. J'oublie cependant le "TAMAL", une feuille qui enferme de la viande de lama seche delicieux, l'exception a la regle d'une cuisine plate comme le SALAR d'UYUNI.

37 "Incroyable" plus tard la route continue a defiler alors que le troupeau se retrouve autour d'un the infuse aux feuilles de coca.

 TUPIZAUYUNI-0161.JPG

 

Si l'oeil ne se déplace plus au rythme des dunes, le cerveau recrée les images d'une journée éblouissante. On se perd en mirage, en réalité, en rêve, en intangible lumière d'altitude. Le cerveau décroche, saoul de Colorado Verde, de laguna, de canyons, geysers,volcans. Les pieds continuent à rouler tout seuls.

TUPIZAUYUNI 1198

Rien n'altère notre émerveillement. Pas même un arrêt petit dej à l'ombre d'un rocher de cactus planté au milieu du desert de sel, quelques minutes après le lever de soleil; attrape-mouche bien calculé, 3 euros l'entrée pour monter sur le rocher amenagé et voir la lumière du soleil de l'autre côté au lieu de s'engluer dans l'ombre et le froid, alors que sur des dizaines voire des centaines de kms le point culminant correspond à un petit tas de sel de quelques centimètres. On fera le tour à pied, et Sebastian qui s'appelait John fera définitevement la gueule. Un scorpion récompensera mon indiscipline touristique,

TUPIZAUYUNI 0280

John n'en avait rien à foutre, seule Mercedes qui s'amusait comme une jeune fille avec Arthur souriait de la découverte enchantée, n'en déplaise à Toyota.

TUPIZAUYUNI 0460

La guerre des marques était relancée à cause d'un scorpion et d'un arrêt pipi payant refoulé. Nous lirons plus tard que l'entrée coutait 15, Toyota en voulait 30. 

Par l'agence de tourisme tu ne passeras pas, sauf quand on n'a pas d'autre choix.

J'ai soif de désert depuis. l'Amérique du sud souffle un vent de grands espaces.

Sweet Life, great Life.

Viva Bolivia !

TUPIZAUYUNI 0121

 

A suivre, le recit du mont Huayna POTOSI 6088m...

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 00:40

Alexandre a-t'il vainci le mont HUAYNA POTISI ?

 

Cliquez ici

 

et le resultat ici

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 21:31

Cher dede,
 
Je t'ecris d'Amérique latrines.

Bresil 0153
Au début, on s'est retrouvé au Brésil. Drôle de lieu, des pentes  partout, les riches en bas, les pauvres en haut. Comme en Bolivie, à  La Paz par exemple. On marche sur la tête quoi. Est ce parce qu'en  Bolivie les pieds sont plus près de la tête que chez nous ? Mystère  inca...
Au Bresil, on reconnaît le riche pour son goût du barreau. Ne crois  pas qu'il y extorque le pauvre en le défendant dans un palais de  justice. Non, le riche aime sa prison, des barreaux à toutes ses  fenêtres. Le chic du chic, c'est son propre gardien. On joue avec ses  sous comme on peut, et certains s'éclatent : camera de surveillance,  porte a digicode, barbelés sur le mur, portail électrifié, et  l'agence de surveillance privée ! Je ne connais pas assez la ville  pour savoir si certains picsous ont des miradors, mais si c'est le cas,  ils doivent faire un malheur en soirée avec un telle installation. 

Bresil 0204

Bref, de vrais gamins ! Mais le riche aime le pauvre. Si si. Qu'on ne  me dise plus qu'ils s'évitent. J'en veux pour preuve le nombre de  pauvres qui entourent le riche. A la cuisine, au fond du garage,  devant la porte d'entrée, dans tous les petits recoins de la maison. 
Assez de jalousie je dis ! Pourquoi n'y auraient-ils que les pauvres a  allez en prison ? Belle nation, le Cristo de Rio peut resserrer ses  grands bras e les embrasser tous. Une leçon d'harmonie.


Après le Brésil, on a filé droit en Bolivie. On a payé 3 fois le  prix normal du billet de train bolivien dans une agence de voyage  brésilienne, mais tu sais le real vaut bien plus. Et puis c'était le  nouvel an on nous a dit, et tout était fermé parait-il. On file donc  en Bolivie en passant la frontière fermée, sans tampon et toujours  grâce aux bons conseils de notre copain Daniel de l'agence. Il n'est  pas loin d'avoir sa prison lui !
On avait hâte de pouvoir sortir l'appareil photo du sac. Viva Bolivia !


Bolivie 0470

Je dois te dire Dede qu'après toutes ces épreuves, on avait un peu perdu de notre allant de touriste. Sac à dos collé au ventre, sommeil  d'un seul œil dans les bus, l'autre œil en rotation 360  degrés  24/24 façon far breton (ça me manque tu sais le far !), et surtout  une horloge interne réglée à 17:00 pour rentrer à l'hôtel avant la  nuit.
En Bolivie, on retrouve notre superbe. Sur les hauts plateaux,  l'arrivée de notre groupe de passage dans des villages assommés de  soleil signe notre grade. L'étiquette de touriste nous rend fier et  assuré. Nous retrouvons notre rôle premier. Nous achetons des  bracelets a des enfants, petites mains fragiles. Nous achetons non  sans scalper le prix , exercice idoine du bon gringo à la peau rougie  par le soleil d'altitude, nous jouons au foot avec les enfants dopés  aux globules rouges à 4200 mètres d'altitude et à la feuille de  coca. A cet âge, vraiment...Nous les laissons naturellement gagner. La  vie ne leur laissera rien gagner de toute façon.  Nous contentons leur  femme, en somme nous sommes la providence.
A bientôt mon Dede.
Bernard, tourista espagnole.

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 20:52

 

On a fait une balade a cheval dans le desert ou il y avait un caillou creuse. Ca s'appelait la porte du diable.

TUPIZACHEVAL 1003

 

J'avais mon propre cheval. Pour faire avancer le cheval, il faut taper des 2 cotes du cheval avec les pieds.

  TUPIZACHEVAL 1077

 

Je suis alle chez le coiffeur a POTOSI. Il y avait plein de jouets dans les vitrines. Ca piquait dans le cou.

coiffeur 0910

 

Le coiffeur avait passe au feu les ciseaux et les peignes. Ca sert a les nettoyer.

coiffeur 0904

 

Avant, Apres :

coiffeur 0900 coiffeur 0928

 

On est parti en 4*4 dans un desert de sable.

TUPIZAUYUNI 0138

 

Apres on est alle dans un desert de sel et on a fait des photos ou on etait tout petit avec maman. On poussait sur le globe. Le desert de sel ressemble a un desert de glace. On croit voir de l'eau a l'horizon mais il n'y a pas d'eau. C'est un mirage.

TUPIZAUYUNI 0366

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Plus loin dans le desert, on a vu un scorpion.

TUPIZAUYUNI 0280

 

On a vu des geysers. C'est de la boue ou de l'eau qui boue fort et qui projette des gouttes. Ca sentait l'oeuf pourri (comme en Nouvelle Zelande).

TUPIZAUYUNI 0052

 

Les flamands roses vivent dans un lac rouge a 4000 metres d'altitude. Quand ils sont enerves ils levent les plumes.

TUPIZAUYUNI 0107

 

Il est interdit de fumer a cote des lacs a cause des cigarettes qui explosent.

TUPIZAUYUNI 0166

 

J'ai beaucoup aime le desert de sel car on pouvait se rouler dedans sans se salir.

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 21:52

Radio aaatourdumonde ne s'est pas endormie. A Sucre, en Bolivie, on rencontre Christian et Ana.

 

Montez le son.

 

 

Chez Christian

Bolivie 0432

 

 

 

Depart pour Maragua, terre Quechua

Bolivie 0473

Arrivee a Maragua.

Bolivie 0576

 

La vie a Maragua

Bolivie 0586

Toujours a Maragua
Bolivie 0578
A suivre, un article par Arthur sur le lac geyser a cote de Potosi, le coiffeur et la balade a cheval a Tupiza au milieu des canyons....
Restez branches.

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 21:19

A 100 jours des elections, aatourdumonde se penche sur le cas Sarkozy. 

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L'Asie pour les nuls a 100 jours du choix, question d'actualite :

  • Se demander quelle règle ou quelle loi est suivie face a certaines situations revient souvent, en Asie, a s'interroger sur ce qu'il y avait avant le big bang ou voir une logique de fond dans la gesticulation vibrionnante de Sarkozy.

 

  • A la télé, on voit Sarkozy. Il fait beaucoup rire.

 

  • Le 3 décembre 2007, il est venu en Chine, visite officielle avec ses enfants et sa mère. Il s'est avancé pour la sempiternelle poignée de main politique, grand sourire de circonstance, voire exagérément forcé. Les traducteurs étaient sur le pied de guerre. Il a dit, en blaguant (l'avait-il prépare dans l'avion ?), a propos de son fils: "On va vous l'envoyer, il a besoin d'autorité !" Mouais...Le travail de traducteur est plus politique qu'on ne croit. Le genre de subtilité intraduisible je pense. En face de sarkozy, c'était la mer de Behring, une grande étendue gelée.   J'ai honte, en voyage on représente toujours un peu son pays.

 

  • En Birmanie en haute saison ou presque, la mer aquarium, les palmiers, le sable blanc, le resto de fruits de mer et sa plage parfaite totalement délaissée donne a l'agence de notation "Moody's Travel" l'impopulaire et mal placée envie de retrograder la note de la cote d'azur, de la Martinique et des Seychelles de B+ a B- au profit d'un AA + pour ce lieu magique : Nhwe Saung. Sarkozy annonce un G2 avec Carla, en Birmanie; la pragmatique et légendaire culture du résultat.

 

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 18:57

Dans les mines de Potosi, on transporte des sacs de pierre dans des chariots qui roulent sur des rails de train.

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Potosie est une ville de Bolivie, une ville de 100 000 habitants,  a 4000 metres d'altitude. La plus haute du monde.

 

Des grosses machines broient la pierre et la transforme  en boue. On recupere la mousse qui contient de l'argent. Pour une tonne de pierre, on recolte 300 dollars d'argent. 1 tonne de  boue traitee contient 60 kilos d'argent.

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Dans les tunnels, ca brille partout parce que la roche est plein de mineraux.

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Les mineurs travaillent pour recuperer les mineraux pour gagner des sous.

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25 mineurs meurent par an a cause des explosions de dynamite et des ecroulements de pierre.

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Des tuyaux  sont dans le cote du tunnel. Ca sert a faire marcher les marteaux  piqueurs grace a l'air comprime.

 

Le dieu des mines est decore de guirlandes et de cigarettes.

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J'ai mange de feuilles de coca pour me sentir mieux. Ca sert a ne plus avoir faim et ne pas etre fatigue.

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Je suis alle dans la mine et j'ai vu tout ca.

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  A bientot.

 

Arthur, le reporter.

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 22:59

A la sortie de l'aéroport, Brent, notre loueur de van, nous attend. Après un cours sur le fonctionnement de notre campervan, nous filons au supermarché, on rempli les placards pour 233$ (150€): Nous retrouvons un petit air de France en NZ.

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Pour notre premier repas nous mangeons du jambon-purée, on en rêvait, marre des pâtes et du riz ! Il fait froid 15 degrés. Nous dormons bien sous la couette et la couverture "all black".

Christchurch, on ne peut pas voir la ville car elle est completement sinistrée apres le tremblement de terre de début 2011.

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Nous prenons la direction de la péninsule de Akaroa pour notre deuxième nuit au bord d'un lac, c'est magique et tranquille. Je pêche des palourdes, délicieuses au naturel. Les paysages sont magnifiques, il y a des moutons partout sur les colines.

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Au mont Cook (plus haut sommet de NZ) il pleut, nous ne pouvons pas nous ballader. On profite pour faire lessives, douches et courses.

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A Wanaka, il pleut encore, nous nous offrons un super hamburger avec des frites. Nous faisons une randonnée , la Rob Roy Glacier track : de la plaine avec ses moutons, de la forêt avec ses multiples fougères et au bout la vue sur un glacier et des cascades. C'est grandiose. Les perroquets Kao essaient de nous chipper notre nourriture.

Nous passons par Queenstown mais la ville est hyper touristique sans intérêt pour nous sauf pour boire des bières, faire du rafting, de l'hélicoptère ou autres. Bref on peut y claquer un maximum de fric en un minimum de temps. Donc on n'est pas resté, nous avons marché un peu plus au nord, à Glenorchy sur la Route Burn, dans la forêt et nous mangeons au bord d'une cascade.

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Sur la route du retour nous nous arrêtons à Arrotown qu'on nous avait conseillé ??? Une ville Lucky Luke, en carton-pâte, artificielle, étrange.

Au Milford, nous sommes déçus car il est impossible de voir les Fiords sans dépenser au moins 75$ par personne. On ne les voit pas. Tanpis.

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Nous continuons notre route vers le nord en passant par les glaciers Fox et Franz-Joseph. C'est la première fois que nous approchons aussi près d'un glacier. Le spectacle ne fait que commencer. La journee s'annonce riche.

À Hokitika, ville ouvrière du bord de mer, en mangeant des "fish and chips" (nourriture de base des kiwis) nous rencontrons des jeunes super sympas qui nous racontent leur vie, ils sont drôles mais paumes. le liverpool de Nouvelle Zelande.

Nous continuons vers le nord et allons jusqu'au bout de la route à Kohaihai, une plage sauvage où je vois des otaries, l'endroit est sauvage, comme j'aime. Dommage le lendemain il pleut encore.

On passe maintenant côté pacifique au plus au nord de l'île sud, à Farewell Spit. C'est une sorte de Sillon du Talbert géant (pour ceux qui connaissent). Au milieu de cette immence langue de terre, il y a un desert de sable. Arthur saute dans les dunes, il s'eclate.

Sur la route vers Picton, dans un DOC desert (camping du conservatoire) on rencontre l'homme de la forêt, David qui nous raconte sa vie dans la forêt. Il pleut encore.

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Nous prenons le bateau pour l'île nord. Un petit passage à Napier, ville reconstruite dans les années 30 après un tremblement de terre : tout est art-déco dans le centre ville, c'est beau et chic.

L'activité géothermique sur l'île nord est grande. On se baigne dans une rivière chaude, ça sent fort le souffre (ou l'oeuf pourri !) mais c'est super agréable. On voit aussi de geysers, Arthur est très impressionné.

 

En bord de mer, sur la plage des Hot Water, nous sommes au "Spa". Le principe est simple, on creuse un grand trou pour se faire un bain d'eau chaude (voir trop chaude). C'était drôle car la mer montait et il fallait faire des barrages pour empêcher la mer de refroidir notre baignoire d'eau chaude. Arthur s'est bien amusé.

C'est la fin de notre séjour en NZ. Nous visitons Aukland et un super musée.

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Nous prenons l'avion pour un autre continent...

 

 

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